34.00km
1915m

Galibier via le Télégraphe : mythe, sueur… et bouchons de motards

serge
2
Date
20.04.2024
3min
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Récemment, un week-end ensoleillé de septembre, je me suis dit : « tiens, ça fait longtemps que j’ai pas grimpé le Galibier ». Oui, j’ai parfois des idées bizarres. Je me suis dit aussi : « fin de l’été, fin des vacances, donc moins de monde sur les routes ». Autant tuer le suspense : je me suis planté. Royalement.
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Télégraphe : l’entrée en matière 

En tant que cycliste (ou cyclotouriste si vous voulez), on se doit de passer par là au moins une fois. Le Galibier, c’est le col mythique qui fait briller les yeux des passionnés… et trembler leurs quadriceps. Mais avant de toucher au plat principal, il faut avaler l’entrée : le Télégraphe. Depuis Saint-Michel-de-Maurienne, c’est parti pour 34 km et 2100 m de D+. Autant dire que c’est plus un menu dégustation qu’un simple encas. Le Télégraphe attaque direct avec du 8% de moyenne sur plusieurs kilomètres, histoire de tester si vous êtes venus pour pédaler ou juste pour faire des photos Instagram. Heureusement, la suite est plus régulière, presque agréable (si on oublie qu’on est en train de grimper un mur de bitume). Au sommet, petite descente vers Valloire : on croque une barre, on remplit les bidons, on fait semblant d’avoir encore de l’énergie, et on repart pour la vraie affaire.

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Galibier : les choses sérieuses 

À la sortie de Valloire, on se fait accueillir par un bon kilomètre à 8%. Ça pique, mais derrière la route s’aplatit un peu. On commence à y croire : les bornes défilent, le paysage s’ouvre, on se prendrait presque pour un pro du Tour. Sauf qu’à partir de Plan Lachat, c’est la fin de la récré. Petit pont sur la Valloirette, virage à droite… et là, c’est parti pour les 8 km les plus longs de votre vie. Du 8% de moyenne, des passages à 10%, tout ça au-dessus de 2000 m d’altitude, avec la respiration d’un asthmatique coincé dans un sauna. Et comme si ça ne suffisait pas, le dernier kilomètre à 2600 m se prend un malin plaisir à rester à 9% de moyenne. L’arrivée au sommet est une délivrance. La vue est splendide : la Maurienne en contrebas, le Mont Blanc qui se dessine au loin. Le genre de panorama qui fait oublier les cuisses en feu… enfin, presque

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Et maintenant, le vrai boss final : le trafic 

Parce qu’en réalité, le plus dur dans cette ascension, ce n’est pas la pente. Ce n’est pas l’altitude. Ce ne sont même pas vos poumons qui sifflent comme une cafetière italienne. Non, le vrai ennemi du cycliste ici, c’est… la horde de motards. 

Ils sont partout : en montée, en descente, en pause photo au milieu de la route. Ajoutez à ça les coups de gaz qui résonnent dans la vallée, les courbes parfois prises à l’envers (heureusement qu’ils ne roulent pas en pneus de 25 mm), et vous avez l’impression de grimper le Galibier en plein meeting Harley. Les voitures, elles, sont plus discrètes… sauf quand un camping-car hollandais décide de mener la danse, suivi par une dizaine de véhicules résignés. Là, votre ascension prend immédiatement des airs de bouchon autoroutier, mais version 2600 m d’altitude. 

Alors oui, le Galibier est un col à faire au moins une fois dans sa vie. Mais si vous rêviez d’une ascension zen au milieu des marmottes, privilégiez plutôt un mardi matin pluvieux de novembre… ou, encore mieux, filez du côté du Glandon et de la Croix-de-Fer, juste à côté : c’est moins bruyant, et les marmottes y ont encore voix au chapitre.