Alpe d'Huez par le col de la Sarenne et Combe de la Fayolle

Aahhh l'alpe d'Huez, probablement la montée la plus mythique du Tour de France. On image tout de suite ces centaines de milliers de personnes en Birkenstock, maillot de bain Borat, corne de vache et string léopard, cette distillerie ambulante dans le virage des Hollandais où les spectateurs ont probablement plus bu que Depardieu au petit déjeuner et où les cyclistes sortent régulièrement la boîte à gifle. Les 21 panneaux nommant les vainqueurs d'étapes ou le record toujours inégalé de Pantani sur un vélo probablement aussi lourd qu'un e-bike de nos jours après une étape dantesque de 200 km (sponsorisé "secrètement" par la big pharma)... bref un must-do pour tout amateur de la petite reine.

Néanmoins si on devrait tous l'avoir fait au moins une fois, je dirais qu'une fois c'est déjà assez. Parce que'au-delà de la symbolique de cette montée, on peut pas franchement dire que ça soit les paysages les plus bucoliques du monde. À moins d'apprécier les camions (qui apprécient les virages à plat spécialement conçus pour) ou les routes bétonnées en forêt, c'est pas une ascension opération instagram chaque 100 m.

Ne vous inquiétez pas, on a la solution! Car si on sait tous que la montée se finit dans la station, on n'oubliera pas non plus que la route continue sur le Col de la Sarenne qui redescend ensuite jusqu'au barrage du Chambon. C'est donc par cette route départementale peu fréquentée (et un peu cabossée sur le haut) qu'on grimpera pour ensuite redescendre par l'aérodrome sur la station avant un passage par le balcon (on t'expliquera).

Départ donc du Barrage du Chambon à 1044m où un parking public vous permet de poser votre Tesla, avec en prime des toilettes pour les sensible du transit. Profitons de ce barrage, c'est à peu près le seul moment où on peut tourner les jambes au plat. Dès qu'on le traverse, barre à gauche sur la D25 direction Mizoën et nous voilà le nez dans des pourcentages brutaux.  Un gros kilomètre à 11% de moyenne, on espère que les pépitos sont digérés. Passé la difficulté et en traversant le hameau, on se retrouve dans des pentes nettement plus sages. 
Attention tout de même le pourcentage moyen est trompeur, un long secteur très irrégulier alternant des passages entre 7 et 10% et des replats, voire même descente. Pour le reste, qualité de la route parfaite et trafic inexistant, on peut facilement se détendre les coudes et profiter de la vue, qui va petit à petit se dégager. 
Au hameau de Clavans-le-Bas et sa fontaine, une nouvelle fois on prend sur la gauche pour commencer les choses vraiment sérieuses. Fini le braquet d'un poursuiteur de l'Allemagne de l'Est, place à la moulinette de Lance Armstrong (sans la testostérone qui l'accompagne). 

À partir de là, la qualité de la route va se dégrader, la vue va se dégager et la pente va se compliquer. C'est aussi ici que vous pourrez enclencher le mode story instagram de votre mobile, vous allez arriver dans un panorama alpestre scenic (y a des chutes d'eau par là-bas).
L'excuse est tout faite pour s'arrêter à chaque épingle. "Non-mec, ce n'est pas parce que je suis rôti que je m'arrête, c'est pour mes followers" dit-il rouge écarlate avec le filet de bave similaire à celui qu'on retrouve à 6h du mat sur l'oreiller. Les derniers kilomètres, l'aiguille de la pente ne descend pas en dessous de 9%. Ajouter à une route de chantier, ça complexifie pas mal les choses, mais le sommet en vaut la peine. Si vous avez envie, vous pouvez gravir la collinette à pied pour avoir une vue 360° du massif.

Une banane plus tard, on remonte sur le destrier direction l'Alpe d'Huez. Début de descente toujours sur une route digne d'une avenue principale de Nouakchott. Pour ajouter une couche, en fait on est dans la descente...mais ça monte quand même. Vous savez, la butte de quelques hectomètres qui fait siffler les cannes froides. En vue de l'aérodrome, on arrive véritablement dans la descente. La route devient plus que correcte voire quasiment parfaite après la station. D'ailleurs en parlant de l'Alpe d'Huez, cette station en été ressemble à une rave party de zombies en plein soleil. Il y a bien 2-3 bistrots ouverts mais sinon nada.

On poursuit notre descente par la route officielle de l'Alpe. Ici, c'est parfait et on peut se faire plaisir. Un peu plus de trafic mais dans ce cens ce n'est pas vraiment problématique. Arrivé à la Garde, vous avez deux choix. Soit vous descendez jusqu'à Bourg-d'Oisans et on repart sur la D1091 directions le Lac du Chambon. Mais franchement vous allez vous faire ch... à moins que vous appréciez le jeu du poker des plaques et que ça vous vivifie de gravir des longs tunnels à vélo ce n'est pas le pied. L'autre option secrète est de prendre gauche sur une petite route qui mene à la combe de la Fayolle. Accrochez vos bretelles, la route à flanc de montagne est spectaculaire (il est là, ce balcon). C'est sûr c'est mieux de le faire dans ce sens en montée que d'essayer de se prendre pour Froome, affalé sur le cadre à 100 km/h, la route est étroite et ça pardonne pas en cas de virage loupé.
Aucun trafic, quelques petits tunnels pas bien méchant, full gas pour 4 km à 7% de moyenne. Mais qui voilà au sommet en contrebas, ben oui le barrage du Chambon. Après une partie irrégulière, une descente rapide nous emmène au Freney-d'oisans. Là notre complot pour éviter la D1091 va foirer... mais pour 2 km, on peut bien prendre sur soi!