Le tour de l'Izoard
Le lendemain du voyage au virage Hollandais de l'Alpe d'Huez, et sans avoir trop de grammes dans le sang, c'est reparti pour un autre classique de la région. Au coeur du massif du Queyras, le tour de l'Izoard est une magnifique façon d'explorer les gorges du Guil avant de s'écraser sur la casse déserte. Sur ce coup, pas besoin de complot, même pas d'un Garmin ni de la carte michelin du pépé le tour est balisé du début à la fin (enfin... en théorie).
Après s'être fait gronder par la patronne pour avoir touché des croissants avec la main en période de Covid (si vous lisez ce blog dans 25 ans, à voir sur Wikipedia) on part motivé et balisé. Départ donc de Briançon, que j'avais faussement pris comme ville la plus haute d'Europe alors que rien à voir c'est Davos (oui officiellement c'est une ville mais je suspecte la supercherie hors WEF). On suit donc les panneaux du Tour de l'Izoard, qui montre déjà 25km... aucune idée d'où ça part, bref. Nous voilà joyeusement embarqué sur la route parallèle à la diabolique N94. Mais notre bonne humeur matinale va rapidement être douchée par la route barrée pour cause de travaux. Mais vous avez comme on est "mais oui mon gars, ça va passer, on y va quand même, on est des solides". En fait non, ça passait pas. Pire, des petites inscriptions étaient bien là pour rappeler que c'est interdit pour ces arrogants de cycliste aussi (chiotte). Après une discussion avec un couple qui eux ont tenté le coup plus bas (à lire dans les journaux si ce jour-là 2 cyclistes n'ont pas disaparu, on sait jamais), nous revoilà parti en marche arrière jusqu'à quasiment notre point de départ...malheur!... ce qui explique d'ailleurs le parcours de 98km au lieu des 90 officiels.
Nez dans le guidon (et les pots d'échappement des caravanes), on s'embarque sur cette N94 pendant une bonne dizaine de kilomètres avec une petite bosse un peu casse-patte qui ressemble à un faux plat sur une autoroute. Arrivé à L'Argentière-la-Bessée après une descente rapide qui nous a permis de tester les freins (à disque) derrière le trafic, on repart sur une route parallèle beaucoup plus agréable. On retrouve nos potes les balises, bonnard!
Profitez d'ailleurs de ces 6 kilomètres tranquilles dans les bois et plutôt plat avant d'arriver sur un mur de 2 kilomètres à environ 10% de moyenne qui peut surprendre quand on s'y attend pas. . Enfin au moins on le voit arriver le toboggan. Tranquillement ça ne se monte pas à plus de 10km/h (à 14 si vous êtes sur zwift avec 15kg de moins), par contre le panorama est assez joli avec une prise rapide d'altitude dans la vallée de la Durance.
Une route bucolique nous amène à Guillestre en passant par l'aérodrome. Juste une petite centaine de mètres sur la N94 (c'est la dernière) et plein gaz en direction des gorges du Guil. Enfin, plein gaz si vous avez les watts dans le moteur, ça monte. Mais ça en vaut la peine, la route des gorges est juste magnifique. Un feu de signalisation empêche le trafic à double sens étant donnée que la route à flanc de montagne n'est pas très large. Si possible n'oubliez pas vos feux (surtout arrière) une petite suite de tunnels arrivent. S'ensuit une route assez plate le long du Guil. Le week-end un peu de trafic (surtout les motards) mais rien de bien grave.
Une bonne quinzaine de kilomètres plus loin, l'intersection pour la véritable montée de l'Izoard se profile. Quelques rampes au départ mais la première partie du col n'est pas spécialement difficile, ça descend même (enfin.... un peu...). Une tarte à la rubarbe plus tard, à partir de La Chalp, attendez-vous à passer sur le grand pignon, ça déménage. 4km à plus de 8% histoire d'arriver à la casse déserte bien cuit. Je me suis même fait dépasser par un sale garnement de 15 ans, le chenapan! Bon il était arrêté avant et a fait 50m mais quand même, aucun respect pour les vétérans en fin de sortie. Mais le jeu en vaut la chandelle, on plonge dans la zone désertique après une descente de quelques centaines de mètres. Il ne vous reste plus que 2 km avant d'avoir vaincu l'Izoard.
Attention à la descente si vous la faite en vacances ou le week-end, les motards sont en forte présence et certains ont des difficultés avec la géométrie des virages.